De tout temps, on a eu l’idée de transvaser le sang d’un organisme dans un autre. Ovide en parle dans ses Métamorphoses, lib. viii ; et Lamartinière nous affirme que la transfusion du sang était connue des anciens. Pour les modernes, la connaissance de cette opération remonte au xviie siècle ; elle aurait été préconisée par Libavius, chimiste Allemand. Richard Lower la pratiqua en 1665 sur le chien. Pendant que Major expérimentait en Allemagne, Denis de concert avec d’Emmerets, à Paris, tentaient cette opération sur l’homme. La hardiesse de ces deux médecins eut un grand retentissement en France. Les résultats fâcheux qu’ils obtinrent leur attirèrent de violentes attaques de la part des sociétés savantes ; G. Lamy considérait cette opération comme meurtrière ; Pérault et Lamartinière lançaient des pamphlets contre eux et les tournaient en ridicule. Un arrêt du Parlement, en date du 17 avril 1668, défendit qu’on pratiquât cette opération sur l’homme, jusqu’à ce qu’elle eût reçu la sanction de l’Académie de Médecine. La mort du baron Bon, à Paris, et d’un phthisique à Rome, fut une des causes principales pour lesquelles la docte compagnie refusa de donner son assentiment...